5 septembre 2013

l'appel de la vie


 
 
Avec la rentrée, les consultations reprennent.

Je retrouve des visages connus, venus pour préparer émotionnellement un prochain rendez-vous d’AMP, mûrir une décision, poursuivre le dialogue au sein du couple, cultiver un plus grand bien être corporel,  

Et je rencontre de nouveaux visages, décidés à s’offrir un espace-temps pour se poser et se ressourcer.

Et dans les paroles de tous et toutes, dans les récits singuliers, j’entends une même petite musique, j’entends l’appel de la vie :

  • l’appel de la vie nouvelle que l’on souhaite accueillir, bien sûr
  • l’appel de la vie dans toute sa complexité et ses ambivalences, aussi
  • l’appel de la vie qui invite à honorer, la mort, son autre facette, également
  • et j’encourage à écouter l’appel de la vie à être savourée telle qu’elle est, dans l’ici et maintenant.

A chaque séance, je retrouve cet appel et j’apprécie comment chacun, chacune, fait un pas de plus vers plus de conscience, plus de ressources, plus de vie.

Je repense, avec joie et une profonde reconnaissance, à quelques moments forts vécus cette année, des temps de transformation où, ensemble, nous avons entendu, reconnu et nourri cet appel de la vie.

 

L’appel de la vie à enfanter : je veux un enfant

 
Il est là, il semble chevillé au cœur et au corps, ce souhait d’accueillir un enfant au creux de son ventre, de le porter dans ses bras, … mais ce rêve, le temps qui passe le désespère un peu, la peur de l’échec l’appauvrit sûrement ; Paradoxalement, alors que l’idée de faire enfant se fait obsessionnelle, le plaisir du rêve d’un quotidien avec enfant s’échappe.
Alors aujourd’hui, elle collecte dans des magazines des images de ce futur possible, elle nourrit son rêve d’une vie avec enfant, de visions, de sons, de parfums, de sensations. Alors qu’elle assemble ces images, elle goûte à un avenir possible; son esprit et son corps, avec tous ses sens en créent la mémoire; son désir d’enfant se dessine et s’incarne sous ses yeux dans un tableau de vision. Et jaillit la joie du « c’est possible ! »

Un pas de plus vers une confiance en l’avenir qui se déploie aujourd’hui dans les actes du quotidien.

 

L’appel de la vie et ses paradoxes : je veux un  enfant et quelque chose en moi ne peux pas

 
Elle le veut cet enfant, lui aussi, c’est le moment … et en même temps, quand elle pense à une possible grossesse, à la vie se déployant en elle, l’émotion monte, physiquement, elle est en panique; quand elle évoque une réalité quotidienne avec enfant, elle imagine d’abord les renoncements, pense aux erreurs à éviter, aux engagements à tenir, … la peur domine.
Peu à peu, accueillir et embrasser cette ambivalence, reconnaître la complexité de toute construction psychique, pouvoir écouter, dans le temps d’une séance, le dialogue intérieur,  tous ces je qui en soi, dans le même temps, disent je : le je qui veux et exige cet enfant maintenant, le je qui panique, le je qui en rêve, le je qui veux créer et danser avec la vie, le je qui veux continuer à vivre « comme maintenant », le je qui dit que l’horloge tourne, le je qui veut tout contrôler, le je qui a peur …   et dans l’intimité et la sécurité d’un accompagnement en état hypnotique, traverser la peur et contacter le pouvoir qu’elle cache, comme un cadeau retrouvé.

Un pas de plus vers un pouvoir incarné, vers ses capacités à vivre pleinement.

 

L’appel de la vie à accepter la mort : quand l’espace est occupé par un deuil à faire

 
Ils n’ont pas pu accueillir la promesse de vie qui était là, au creux de son ventre, à l’époque. Une interruption, volontaire ou médicale, de grossesse a été réalisée : il a fallu de la volonté, du courage et un acte technique souvent froid. Et le temps a passé, on voulait ne plus en parler, mais parfois il y pense, elle y pense, furtivement, plus longuement, obsessionnellement, … surtout depuis que cet enfant que l’on veut s’obstine à ne pas venir, et germe le sentiment confus d’un lien entre cette promesse de vie que l’on n’ a pu accueillir et celle que l’on espère.
Aujourd’hui comme un appel : dire au revoir. Accompagné à la rencontre de ses paysages intérieurs, ressentir comment s’incarne encore, dans les représentations mentales, les liens à cet embryon de vie, les remodeler pour s’affranchir des liens de dépendance et ne conserver que ce qui fait ressource. Et aussi laisser germer et poser un acte symbolique pour dire au revoir, et ouvrir un nouveau chapitre de son histoire.

Un pas de plus résolu vers soi et vers l’avenir.

 
L’espace utérin reste symboliquement occupé par cette promesse de vie qui y a transité et par l’image de la mort, là où l’on appelle la vie. Elle a fait un collage d’images pour mieux connaître et reconnaître son espace utérin : dans sa création, son « arbre utérus » se dévoile hivernal, gris et dépouillé ; tiens, ça colle bien avec les mots de l’acupuncteur, de l’ostéopathe, …  et elle voit vite l’appel de son arbre utérus à refleurir, elle peut déjà le parer de couleurs et de fruits ; elle a le pouvoir de façonner ses images intérieurs et avec elles ses ressentis.

Un pas de plus vers un corps habité et vivant, une libido réveillée. 

 
Elle imagine dans quel contexte familial pourra naître cet enfant qu’elle espère et qui tarde à venir. Et tout de suite, l’émotion monte, elle pense à ce père qui n’est plus, parti trop tôt, et qu’elle pleure, beaucoup.
Dans la pièce, elle pose des coussins, un pour chaque personne évoquée : un pour elle, un pour son père, face à elle, collé à elle, et plus loin un pour le possible enfant et un pour son conjoint. En observant à distance cette constellation, cette représentation intérieure de la famille, une évidence : il n’y a pas assez de place pour mari et enfant, père barre l’accès au futur sur la ligne du temps. Très progressivement et précautionneusement, elle redonnera, en plusieurs fois, aux parents et aïeux une place plus adaptée ; et pour la nouvelle cellule familiale, avec conjoint et enfants, elle créera de l’espace, un espace ouvert et sécurisé.

Un pas de plus vers une place juste pour les vivants et pour les morts, pour les relations d’aujourd’hui et celles du passé,

 
Et toujours plus, honorer la mort comme l’autre facette de la vie, accueillir les fins de cycle pour en ouvrir de nouveaux. 

 

L’appel de la vie à vivre, ici et maintenant : l’enfant, condition du bonheur ?

 
Longtemps elle a vécu sa vie sans enfant, heureuse ; et maintenant qu’elle a décidé que c’était le moment d’en avoir un, qu’elle a imaginé un futur avec lui, elle ne la conçoit plus sans. Et quand il ne vient pas, elle a peur d’échouer, elle est en colère que la vie échappe à sa volonté, elle est profondément triste, la confiance en elle est au plus bas.
Elle est obnubilée par ce qu’elle nomme déjà un échec, embarquée dans un tourbillon émotionnel sans fin, effrayée par la perte de contrôle. La vie a perdu de sa saveur, et tout lui semble terne : même les soirées à deux, les vacances, les RDV entre copines, ou son travail qu’elle aimait tant. Quand à ce corps, elle le déteste, elle se sent trahie. 
A chaque séance, elle observe «Quoi de bon et de neuf aujourd’hui ?»  et elle change un peu ses filtres : elle regarde d’un autre œil tout ce qu’elle aime dans sa vie.. Elle découvre le présent, le cadeau de cette absence, tout en l’espérant transitoire : elle cultive la conscience et la connaissance d’elle-même ; elle se sent plus préparée à accueillir cet enfant autrement, peut-être l’enfant du don, l’enfant de l’adoption, de l’abandon aussi. Elle rit de ne plus avoir l’illusion de tout contrôler, elle danse avec la vie et en apprécie les surprises.
Elle se rappelle qu’il est là, lui aussi, son homme, avec ses émotions et ses ressources ; elle accepte qu’il vive les cycles émotionnels à son rythme et avec lui, elle renouvelle et cultive l’alliance.
Elle s’accepte mieux dans son cycle féminin se laisse traverser par ses émotions, ses peurs, ses colères, ses tristesses tout en cultivant la joie.
Au fil des séances, elle pose aussi sur son corps un regard plus doux. Elle va à la rencontre du vécu symbolique et sensoriel de ce corps, tel un arbre, vivant, enraciné et épanoui : lors de chaque relaxation guidée, elle explore ses représentations et ses sensations et ce jour-là, elle s’éveille à la vie qui danse, dans l’espace de sa matrice utérine. Cette sensation est désormais en elle, mémorisée, pour toujours.

Un pas de plus pour renouveler ses paysages intérieurs et aimer sa vie, telle qu’elle est.

 

Pas à pas, à travers souvent un accompagnement multidisciplinaire, et un accompagnement qui s’inscrit dans la durée et le rythme qui convient à chacun, se fait le cheminement d’honorer la vie, un peu plus, la vie existante, la vie absente, la vie espérée, la vie redoutée, la vie qui n’a pu être accueillie, celle qui n’est plus, …

Y-aura-t-il un enfant à la clé ?
Humblement, je ne le sais, nul ne le sais.
Mais quand je vois ces visages le sourire aux lèvres, ces êtres joyeux de se sentir plus conscients et capables de changer leurs perceptions et de vivre pleinement comme un présent et au présent leur vie telle qu’elle est, je me sens pleine de gratitude de pouvoir avec eux, honorer leur vie. Merci.

 
N.B. : Ces récits donnent un sens de ce qui peut se vivre en séance et reflètent de façon succincte quelques temps clés qu’il m’a été donné d’accompagner. Ils sont une reconstruction à partir du vécu de plusieurs personnes et respectent le principe de confidentialité.

 

2 commentaires:

  1. est-il possible de faire un programme GPA en Belgique ou en Ukraine en toute légalité? Cryos ou Feskov qu'en pensez-vous svp?

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  2. oh écoutes Loraine, Cryos non l'Espagne ne fait pas de GPA attention, je te conseille le Canada ou alors la Belgique et A. FESKOV clinic dont tu parles a d'ailleurs un bureau là-bas, https://mere-porteuse-centre.fr/ et la législation est favorable

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