30 septembre 2011

Le temps des lunes

 
« La période des menstrues est un temps de deuil, […] c’est un temps de deuil. C’est le creux de la vague, le vague à l’âme, une vague de larmes et parfois l’âme en larmes. » 

Maïtie TRÉLAÜN, in Stella et le cercle des femmes
 
Tu ne le sais que trop bien, toi qui maudit ces vilaines règles, « les méchantes »,  qui t’indisposent et qui mois après mois minent ton espoir de devenir mère.

Tu le sais d’autant plus qu’elles ont bien mauvaise presse : symboles d’impureté dans notre civilisation patriarcale, elles sont aussi synonymes d’obstacle à la performance et à la jouissance dans notre société hédoniste et productiviste. Rarement, sont-elles considérées pour ce qu’elles sont vraiment, le signe de notre inscription dans le cycle des lunes et des multiples fécondités qui s’offrent à nous.

Il est bien rare que soit honoré le sang sacré des règles, que soient célébrés le temps des lunes et les saisons de la femme.
A combien d’adolescentes a-t-il été offert l’occasion de vivre un véritable rite de passage et d’initiation aux secrets du féminin, de vivre ses règles comme un cadeau, gage de fertilité ?

15 septembre 2011

Stratégies BB

Les parcours de PMA et d’adoption sont souvent qualifiés de « parcours du combattant », parcours réputés longs, jalonnés d’étapes plus éprouvantes les unes que les autres, sanctionnés parfois par des échecs ou des abandons. Bien sûr, cette vision effrayante, véhiculée par les médias et les témoignages, a tôt fait de se transformer en prophétie auto-réalisatrice. 
Et si on sortait des sentiers battus du « parcours standard» pour cheminer vers nos enfants en s’ouvrant à plusieurs options et surtout en cultivant la certitude d’être un jour parent. 
 
Un parcours assez « standard » consiste à enchaîner les plans B 
puisque le plan A «tentative de bébé-couette » semble échouer, testons le plan B de la stimulation ovarienne;
en cas d’échec, passons à l’IAC (ou l’IAD);
en cas d’échec, tentons la FIV;
en cas d’échec pourquoi pas la FIV-ICSI ?
et en cas d’échec, quid de FIV avec Don d’Ovocytes ?
et si vraiment on a épuisé les ressources de la PMA, on pensera à une GPA,
ou si on parvient à faire le fameux « deuil de l’enfant biologique », on envisagera l’adoption.

Ouf ! Quel parcours long et douloureux !
Que d’échecs envisagés ! Que de plans B enchaînés, comme une succession de seconds choix !
Que de processus de décision sous stress extrême, par peur de l’échec !
Que de coups portés à la confiance en soi, quand ce n’est pas à l’estime de soi !
Que de deuils, de renoncement à chaque étape dont on ressort toujours plus dévitalisé !
Qu’il en faut de l’énergie, de la résilience pour rassembler ses forces et se mobiliser pour le « plan B » suivant !
Bravo à toutes celles et ceux qui l’ont fait, le font et le feront encore !!!

Mais au fait, qui ose encore penser en dehors de ce schéma, interroger cet enchaînement d’étapes et choisir d’autres types de parcours ? Pourquoi s’oblige-t-on à penser le chemin vers notre enfant comme une succession de plans B, hiérarchisés du plus au moins désirables