15 avril 2011

1001 QUESTIONS (1)

Vous vous posez 1001 QUESTIONS
1ère partie – Les POURQUOI … ? 

Alors que s’égrainent les jours, les mois, voire les années sans bébé, surgissent une à une des questions :
Pourquoi cette situation ? Quoi faire maintenant ? Comment vivre et avancer ? …
En premier lieu, le plus souvent, bien sûr, se posent au sein du couple, et souvent dans l’entourage, des questions sur les CAUSES  et le sens de cette infertilité, les fameux « POURQUOI ? »
 
Ces POURQUOI sont comme une quête de vérité, de sens, une recherche de plus d’assurance, de stabilité. 
« Si je comprends ce qui cloche, je vais pouvoir agir dessus; si je produis du sens, je retrouverai ma cohérence interne, de l’énergie pour avancer. »  Ils apparaissent souvent en phase de colère, alors que l’on recherche plus de contrôle et de maîtrise de la situation, que l’on veut dépasser les doutes et les peurs.
ET les réponses à ces « POURQUOI? », les hypothèses formulées, consciemment ou non, commencent souvent par des « PARCE QUE … »  par des justifications, des reproches, des critiques et surtout des auto-critiques.
« Parce que je suis nulle, parce que mon enfance était comme ci, comme ça;
parce que tu n’as pas vraiment envie, parce que tes relations avec ta famille sont chaotiques;
parce que nous sommes trop égoïstes, centrés sur nos petits plaisirs à deux;
parce qu’ils y pensent trop; parce que …; parce que …; parce que …»

Ces réponses renvoient implacablement à la recherche d’explications dans le passé, d’explications liées à qui nous sommes, ce que nous croyons, comment nous nous comportons en tant qu’aspirants-parents; aussi, elles génèrent pour le présent et l’avenir un cercle vicieux d’émotions souvent négatives : colère, doute, culpabilité et honte. « Pauvres jeunes femmes, écrit Catherine Borella, comme nous nous interrogeons alors à l’infini sur nous-mêmes, perdues dans le dédale des diagnostics et hypothèses de toutes sortes, médicales, psychologiques, métaphysiques …
La culpabilité et la frustration ne manquent jamais d’y faire leur vilain travail.! »

Dans Le rire de Sarah, une femme face à l’infertilité, elle poursuit et décrit très justement le processus qu’expérimentent les femmes, et peut-être les hommes qui vivent avec elles. « Mais pourquoi ça ne marche pas ? Est-ce physique, est-ce psychologique, qu’est-ce que c’est ? Au moins posséder une certitude, puisqu’on ne peut rien posséder d’autre, pouvoir au moins donner à ce désir dévorant les contours rassurants d’une définition, même si cette définition est une prison ! Que je sache enfin qui je suis, car je me perds, je me délite dans ce désir d’être mère auquel nulle réalité ne fait écho, me laissant incertaine de tout, et de moi-même.» (1)


Que faire alors de ces « POURQUOI? » ?
Les laisser de côté ?
A certains cela semblera tentant, voire sain, souhaitable …
Et pour d’autres cela apparaîtra juste impossible.
Est-il possible d’y répondre tout en générant des émotions plus constructives, tout en dessinant un présent et un futur ouvert où tout est possible? 
 
Faisons le pari que oui !
Comment ? 
Voici quelques pistes qui peut-être feront sens pour toi : 
  • D’abord, accueillir ces « POURQUOI? » comme autant de portes qui s’ouvrent sur de nouveaux espaces, de nouveaux champs de conscience, parfois un peu désertés : moi, mon corps, ma vie psychique, notre couple, notre famille, notre rapport au temps, aux autres, notre vie spirituelle … et comme autant de portes qui s’ouvrent sur de nouveaux possibles : « Ce peut être l’occasion d’apprendre à entrer en amitié avec son corps, de faire évoluer sa sexualité, d’encourager la communication dans le couple, de cultiver l’estime de soi, de revisiter l’histoire de sa famille et celle de son conjoint, d’envisager autrement la parentalité et la filiation, … ». Bref, un joli programme de découverte et de croissance personnelle pour qui se laissera tenter !
  • Ensuite, peut-être, transformer les « POURQUOI ? » en « POUR_QUOI ? », en remplaçant les « PARCE QUE » par des « POUR QUE » … Par exemple, passer de « Pourquoi » à « pour quoi d’important nos corps trahissent-ils notre désir? »  permet de laisser de côté les délétères « parce que mon corps est mal foutu » et de les remplacer par des pistes plus utiles « pour me protéger d’une peur de mourir ». Envisager non plus « Pourquoi » mais « pour quoi devoir recourir à un tiers »  permet de passer de « parce que nous sommes incapables seuls » à « pour réaliser notre désir de devenir parent et pour intégrer pleinement le fait que mettre au monde et élever un enfant se fait toujours, au-delà de la conception, très vite avec la contribution de tiers : le médecin pendant la grossesse, la sage-femme à l’accouchement, l’entourage, les enseignants à l’école, …  ».
Ce subtil changement de perspective permet de passer de la recherche des causes à la recherche de l’INTENTION, de la motivation de nos comportements, de nos choix conscients et inconscients; la situation commence à trouver du sens. Alors peut être envisagée la possibilité de satisfaire cette intention par des comportements, des alternatives, compatibles avec le désir de fécondité.
  • Enfin, ne prétendre ni à l’exhaustivité des questions, ni à celle des éléments de réponse. Il n’est pas utile pour un couple d’être exhaustif dans sa quête pour que s’ouvre enfin l’espace de la fécondité au sens large et de l’enfantement en particulier. L’idée est plutôt d’accueillir ce qui est, les questions qui se présentent à soi, pour élargir et approfondir sa façon d’aborder la situation, A cet égard, je t’invite à te laisser guider au maximum par ton intuition. Dans son obsession de tout contrôler, notre mental pourrait nous pousser à la recherche du toujours plus : plus de questions, plus de réponses; redonnons lui sa juste place, celui d’un merveilleux enquêteur, outil formidable de recherche et d’analyse de l’information, au service de la partie de nous qui réellement sait; laissons à cette partie intuitive, à notre inconscient, à notre âme, le soin de nous guider sur notre chemin, de nous indiquer quelle direction emprunter et jusqu’où aller.
Comment utiliser ton intuition ?
En écoutant tes réactions émotionnelles.

Par exemple, tu peux observer la ronde
des pourquoi ci-contre et les effets que ces questions ont sur toi.
Certaines génèrent une émotion de joie, de satisfaction
 -  « ah, quelqu’un qui comprend ce que je vis ! » -
ou de tristesse « c’est tellement cela, … et je manque
tellement de réponse » : quelle que soit la nature de
l’émotion et son intensité, tu te sens concerné(e);
Cette question mérite ton attention.
Certaines te laissent indifférent(e) 
et tu peux juste les laisser passer.
D’autres enfin provoquent une colère, un aversion; 
tu es tenté(e) de rejeter la question …
peut-être justement serait-il opportun
de la considérer, … ou pas.
De même que toi seul(e) doit choisir les questions auxquelles tu souhaites prêter attention et répondre, toi seul(e) pourra y répondre. Ton entourage, les thérapeutes que tu rencontreras, les plumes que tu liras, comme la mienne, pleins, le plus souvent, des meilleures intentions à ton égard, t’offrirons des réponses, quand ils ne chercheront pas à t’imposer leurs vérités; en contact avec ta partie intuitive, entends leurs intentions, accueilles les pistes qu’ils te donnent et ne gardes que ce qui fait sens – signification et surtout sensation positive - pour toi.

Je crois qu’accueillir les questions qui commencent par  « POURQUOI ? »  peut réellement permettre d’alimenter un questionnement fécond. C’est l’occasion d’ouvrir de nouveaux champs de conscience, de formuler des hypothèses quand aux motivations inconscientes de notre corps et de nos comportements. C’est se donner la possibilité de se forger du sens, de formuler de nouvelles « vérités » sur la situation, pour gagner en assurance, avoir un socle pour décider, agir dans une nouvelle direction et vivre, tout simplement. Les croyances qui naissent de ce questionnement sur les  « Pourquoi? »  peuvent être aidantes, dès lors qu’on leur reconnaît un caractère relatif et transitoire.
C’est maillées à des réponses aux  « quoi faire » et  « Comment créer les conditions?», à une dynamique de choix et d’action, que ces réponses au « Pourquoi ? », aux questions sur le sens, ouvriront réellement le chemin d’une vie toujours plus féconde.

Dans de prochains billets, j’aborderai donc deux autres types de questions qui se posent à nous :
 « QUOI FAIRE maintenant ? Quels choix opérer ? Quelles options privilégier ? » 
 « COMMENT créer les CONDITIONS pour traverser au mieux cette épreuve de VI(d)E et en faire un tremplin pour une vie plus féconde ? » 

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(1) BORELLA Catherine, Le rire de Sarah, une femme face à l’infertilité, L’Harmattan, 2007 

2 commentaires:

  1. magnifique article, je me sens concernée vous savez...oh vous n'avez pas idée de la souffrance PMA pour avoir un enfant! il faut être passée par l’infertilité comme nous pour le comprendre! c’est un vrai bonheur que d’être maman et j’en rêve depuis longtemps que je suis en PMA, une endométriose sévère et des SOPK avec un AMH à 0.2, le gygy nous envoie en GPA hélas impossible en France, svp peut-on le faire légalement en Espagne avec Eugin ou en Ukraine avec A. Feskov clinic? ou au Canada et en Belgique? merci pour vos conseils ou expériences si vous en avez svp! je déprime

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  2. cc bonjour, eh bien la belgique tolère la GPA mais c'est pas officiellement accepté, je te conseille le canada ou l'ukraine https://mere-porteuse-centre.fr/ avec A. Feskov dont tu parlais et qui a d'ailleurs un bureau à Bruxelles, bon courage

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