Quand
l’infertilité et l’AMP
sortent de
l’ombre, ça fait du bruit et ça fait
BAMP !
Quand
les chemins de fécondité individuels viennent s’inscrire dans une dynamique
collective, ça fait un Collectif Blog AMP !
Merci
aux blogueuses qui sont à l’initiative de ce collectif.
Merci pour cette proposition qu’elles font aux couples dits
« infertiles », hommes et femmes, qu’ils bloguent ou non,
de faire
entendre leur voix dans la société, dans
les médias, auprès des politiques …
C’est
une initiative que
je salue et que
je soutiens pleinement !
Pourquoi
?
Parce
que je crois qu’elle s’inscrit dans l’air du temps et dans ce qui me semble être les besoins de notre « génération de
mutants ».
BAMP
dans l’air du temps
Partie en chemin vers mes enfants il y a 13 ans,
sillonnant le web sur les thèmes de l’infertilité et de l’AMP depuis tout ce temps, rencontrant des
couples depuis des années, j’ai pu observer comme la façon d’en parler a évolué .
Les
médias en
parlent plus, à leur manière. Mr et Mme tout le monde ont des avis et des
conseils sur la question. Les professionnels – médecins ou psys – multiplient les
ouvrages à destination des couples en désir d’enfant. Les pouvoirs publics, toujours gardiens du cadre éthique et
législatif, développent aussi des supports d’information dédiés, comme ceux de
l’Agence de Bio Médecine, soulignant ainsi la portée de ces problématiques de
fertilité en terme de santé publique.
Et
les couples concernés ? Quand les entend-t-on ?
Ils
s’expriment de plus en plus également; doucement, mais sûrement, ils sortent de l’ombre et du
silence, individuellement à travers les livres de témoignage,
forums et blogs, … Beaucoup de femmes, et quelques hommes, qui dans leurs
publications évoquent leurs cheminements, leurs questionnements, leurs
évolutions intérieures, … le font me
semble-t-il avec de plus en plus de profondeur, et avec de plus en plus de
conscience des enjeux de ce parcours à leur niveau personnel et sur un plan
plus collectif.
Et
cette maturité croissante se traduit aussi par un désir de plus en plus
présent d’être acteur, non seulement de son
parcours personnel, mais aussi pleinement acteurs, dans une dynamiques
collective, de la
révolution qui est en marche pour les « générations de mutants » que nous sommes et que sont nos enfants nés et à venir. En consultation, en cercle de fécondité, ou encore lors
de conférences, de plus en plus,
j’entends ceci : « je veux faire connaître la
réalité de nos vécus auprès de notre entourage, des médecins, de la
société », « un jour, j’aiderai les couples dans cette
situation », « je mettrai en place un lieu de rencontre où trouver
écoute, soutien, échange, conseil, adresses, soins» , « le comité national
d’éthique, les politiques devraient nous écouter, nous consulter »,…
Et
récemment, invitée à Genève par l’association Bloom & Boom, j’ai donné une
conférence sur le thème « Fécondité & Emotions ». A la croisée de
mon expérience de femme réputée infertile passée par l’AMP, et de
professionnelle de l’accompagnement, j’ai partagé une vision des cycles
émotionnels traversés par les couples en chemin vers leurs enfants … et dire la
réalité émotionnelle, le vécu des couples, semble avoir favorisé l’ouverture
d’un espace-temps d’écoute et dialogue entre les couples et professionnels
présents qui s’est révélé d’une qualité et d’une profondeur rares. Pour moi,
une nouvelle expérience concrète de
l’importance de la reconnaissance du vécu des couples comme base de dialogue et
de coopération entre les acteurs concernés.
C’est
probablement cette qualité d’échanges qui permettra à toutes les parties
concernées d’accompagner les mutations de fonds qui sont en marche dans la
façon de perpétuer la vie.
Générations
de
Mutants
En
effet, à l’échelle de
quelques générations notre façon de faire des enfants est en train de
considérablement évoluer, et ce pour une proportion – de plus en plus ? -
conséquente de couples. Pour tous, individuellement et collectivement, c’est en
quelques décennies une révolution
profonde dans les corps – le
mode de conception change, mais aussi dans les têtes – les croyances et représentations doivent suivre, et dans les cœurs – la vie émotionnelle et relationnelle est
bouleversée.
A
l’échelle de quelques générations la façon de venir au monde, d’être conçu,
porté et de naître change aussi pour une bonne proportion d’enfants. Et être conçu autrement que par un homme et une
femme sous la couette, avec l’aide d’un tiers – Aide Médicale à la Procréation,
Don de gamètes; avoir été
attendu, espéré pendant des années; tout cela n’est pas anodin ! … ce n’est pas grave non
plus ! Mais peut-être que nos enfants ont le besoin que sur leur histoire - singulière, quoique de plus en plus commune - soient posés des mots, du sens, de la
conscience.
Oui c'est vrai.
RépondreSupprimerLa première génération de mutants est à présent adulte et arrive au moment des questions existentielles avant de devenir à son tour parent.
Le petit fils de mon amie (il vient de fêter ses 17 ans) est en pleine crise identitaire...
A-t-il été désiré ?
Pourquoi a-t-il fallu une FIV pour lui et son jumeau alors que ses parents avaient réussi à concevoir spontanément avant (ensemble) et après (autres conjoints) ?
Et si la grande soeur morte in utero avait vécue, serait-il là quand même ?
Dans 10 ans, ce seront des cohortes entières qui se poseront les mêmes questions.
Et les réponses seront probablement plus simples car ce mode de conception sera devenue l'une des conceptions normales.
Très juste Fabienne. C'est un temps de mutation à l'échelle de quelques générations et d'ici quelques temps les représentations auront collectivement suffisamment changé pour que les personnes concernées, parents et enfants, puissent vivre tout cela bien plus sereinement.
RépondreSupprimerJe suis également assez curieuse de voir comment ces premières générations d'enfants conçues via l'AMP vont aborder elles-mêmes la fécondité. J'ai remarqué chez des personnes dont les parents ont rencontré des difficultés pour les concevoir qu'elles ont très jeunes "testé" leur fertilité ...
Je m'interroge aussi souvent sur les messages qu'en tant que parents nous passons aux enfants en la matière. Affaire à suivre !
Merci Fabienne pour ton partage.
peut-on faire la GPA en Belgique, Ukraine ou canada légalement? Cryos ou Feskov c'est cool?
RépondreSupprimertiens Loraine, Cryos non l'Espagne ne fait pas de GPA attention, je te conseille le Canada ou alors la Belgique et A. FESKOV clinic dont tu parles a d'ailleurs un bureau là-bas, https://mere-porteuse-centre.fr/ et la législation est favorable!!
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